Rencontre avec Bernard, gérant de la boutique « Les Thés de Bernie » à Belfort. Il nous emmène en voyage au cœur de sa passion : le thé.
Bonjour Bernard, pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Bernard ROQUES, j’ai 56 ans et j’ai deux enfants. Je suis aveyronnais d’origine, expatrié à Belfort depuis une trentaine d’années.
Parlez-nous des Thés de Bernie. D’où vous vient cette passion pour le thé ?
L’aventure des Thés de Bernie a commencé le 29 septembre 2012, il y a presque 8 ans maintenant ! Après avoir été cadre commercial dans le milieu industriel, j’ai décidé de me reconvertir. Mon ancien métier m’a permis de voir beaucoup de choses mais j’en avais fait le tour et je voulais m’expatrier personnellement.
Depuis 20 ans, je baigne dans les philosophies orientales (bouddhisme, hindouisme…) et je me suis rendu compte qu’il existait un lien permanent entre le thé et ces philosophies. C’est ainsi que j’en suis venu au thé, grâce à ces philosophies.
J’ai ouvert une maison de thé dans l’esprit des maisons de thés historiques chinoises. Ce sont des lieux de rassemblement où les gens se retrouvent pour partager, échanger, se cultiver… Je voulais amener les gens à découvrir le monde des thés que l’on ne peut pas imaginer quand on le regarde seulement de l’extérieur.
Avez-vous suivi des formations pour acquérir ce niveau de connaissance dans le domaine du thé ?
Il n’existe pas vraiment d’École du thé, c’est le cheminement de toute une vie. J’ai passé une semaine à L’École du Thé à Paris, qui est rattachée à l’enseigne du Palais Des Thés, pour apprendre les aspects plus techniques et plus globaux des thés.
En parallèle, j’ai passé beaucoup de temps avec Nadia BECAUD, Maître de thé reconnue et précurseur dans ce domaine depuis une trentaine d’années. Elle m’a donné l’opportunité d’avoir une formation personnalisée tant sur le plan philosophique qu’historique des thés.
En complément de ces formations, j’ai fait un voyage à Darjeeling en Inde, il y a 7 ans. Plus récemment, je suis allé en Thaïlande, exercer une formation autour du Jongfucha : l’art de la préparation de thé chinois.
Comment s’organise votre activité ?
Au début, j’avais un espace de vente et un espace salon de thé et restauration. Depuis 2 ans, je me concentre uniquement sur la vente de thés et d’infusions ainsi que sur l’art du thé avec des accessoires tels que des tasses ou des théières. J’ai aussi une partie épicerie sucrée (appelée « Tea time ») avec des produits de qualité sélectionnés pour accompagner la dégustation du thé.
Aujourd’hui, l’esprit d’une maison de thé demeure mais sans l’espace restauration. J’ai une table, appelée « La table des pèlerins du thé », où j’accueille les gens pour boire du thé gratuitement, c’est un lieu de partage et d’échange.
« Plus on pratique, mieux on prépare le thé et mieux on le déguste. »
J’ai également mis en place il y a un peu plus d’un an, une offre commerciale de dégustation qui a une particularité : elle s’appuie sur des accords thés et fromages. Cela permet de découvrir le thé de manière originale en reliant gastronomie, culture et histoire du thé.
Quelles sont vos spécialités ?
J’ai environ 180 références de thés et d’infusions dans ma boutique. Bien sûr, je vends majoritairement du thé assemblé, aussi appelé thé aromatisé car j’ai plus d’attente de mon public pour celui-ci.
Je vais également sourcer des thés auprès de petits importateurs français, chinois ou encore vietnamiens. Ainsi, je propose des thés natures de qualité supérieure pour les amateurs de thés plus éclairés. Je demande toujours à mes fournisseurs de me renseigner sur l’histoire du thé (récolte, origine…) avec toutes ses particularités. Je peux en quelques sorte me comparer à un caviste qui vend du vin en parlant du château, de la récolte et de la production !
C’est ce qui fait la différence avec les boutiques traditionnelles de vente de thés : j’emmène mes clients au cœur de l’histoire du thé.
Trois mots pour décrire votre boutique Les Thés de Bernie ?
Pour décrire la décoration, l’ambiance et le ressenti de mes clients, je dirais : élégance ; harmonie ; pureté. Ces trois mots font partie de la voie du thé et de l’esprit que l’on porte quand on est dans cet environnement.
Le choix du nom « Les thés de Bernie » aussi n’est pas anodin. Tout d’abord « Bernie », car c’est mon surnom de longue date. Enfin « Les thés » au pluriel, car je veux porter tous les types de thés pour les toutes les personnes (les novices comme les amateurs de thé).
Depuis quand êtes-vous inscrit sur mavillemonshopping.fr ? Que vous apporte cette nouvelle vitrine web ?
La ville de Belfort a signé le partenariat il y a à peu près un an. Je m’étais inscrit dans la foulée en tant que site vitrine dans un premier temps. Début 2020, j’ai décidé de mettre des produits en ligne. Aujourd’hui, 80% de mon offre est sur mavillemonshopping.fr. C’est une complémentarité avec mon magasin.
Mavillemonshopping.fr est en adéquation avec notre activité de commerçants car cela nous permet de vendre dans notre périmètre de chalandise et au-delà. En moins d’un mois, je comptabilise déjà une dizaine de commandes. Ce sont les commerces de proximité indépendants qui vont sauver les centres-villes. Et pour sauver ces commerces il faut que l’on élargisse la demande via le e-commerce.
Êtes-vous satisfaits des services proposés par la plateforme ?
Oui, bien-sûr ! Je fais que du click & collect (achat en ligne et retrait en magasin) car c’est une fonction très intéressante pour les clients fidèles notamment, cela leur évite de faire la queue en magasin.
Le côté très positif de mavillemonshopping.fr est que l’accompagnement est top ! L’équipe est toujours disponible et à l’écoute. Il y a un très bon relationnel tant sur le plan technique, que sur le plan commercial.
En cette période de crise sanitaire inédite comment vivez-vous le confinement et comment vous organisez-vous au quotidien ?
Je n’ai plus d’employé depuis 3 ans donc je suis tout seul pour gérer la boutique. Comme tous commerces indépendants, il est évident que ce n’est pas une période facile. Mais cela permet aussi de prendre du recul, de réfléchir au futur, et de se poser des questions sur le développement de la boutique.
Je pense qu’il y aura une prise de conscience de la part de la population après cette crise. Les commerçants indépendants auront une carte à jouer en apportant un peu plus d’humanité dans les relations avec les consommateurs.
Que pensez-vous de l’engagement de mavillemonshopping.fr en faveur du commerce local ?
Selon moi, les centres-villes ne pourront survivre que s’il subsiste des commerces de proximité indépendants. Votre initiative interpelle et va dans ce sens en défendant le commerce local. Une plateforme comme Ma Ville Mon Shopping est un outil qui ne pourra que devenir incontournable dans le futur.
« Votre engagement au niveau national, particulièrement dans la période actuelle, fait partie intégrante de notre maintien et de notre développement ».
Comment définiriez-vous le commerce de demain ?
Pour moi le commerce de demain sera un mélange entre boutique physique et boutique en ligne. On ne pourra pas faire sans le web et sans des outils modernes de communication (tablettes, géolocalisation…). Mais il ne faudra pas perdre la proximité et l’humain en privilégiant la qualité à la quantité !
Retrouvez toutes nos interviews, ici.
Manon Guyonnaud.